En 2013, la crémation était choisie pour plus de 33 % des obsèques et devrait atteindre les 50 % d'ici 15 ans.
Au décès d'un proche, la famille est chargée d'organiser ses obsèques. Avant même de fixer les détails de la cérémonie et de choisir une entreprise de pompes funèbres, il est important de choisir un mode de funérailles : l'inhumation ou la crémation du cercueil.
Les obsèques doivent en effet avoir lieu dans les six jours qui suivent le décès. Passé ce délai, soit le cercueil est inhumé, soit il passe au crématorium.
Crémation : points communs et différences avec l'inhumation
Que le défunt soit en cercueil ou en urne :
- Il garde son statut de « corps », c'est-à-dire qu'on lui doit le respect et la dignité. C'est une nouveauté instaurée par la loi n° 2008-1350 du 19 décembre 2008 relative à la législation funéraire.
- Il a les mêmes droits et les mêmes choix de sépultures en cimetière, y compris l'inhumation.
- Cependant, la dispersion des cendres est toujours soumise à accord du défunt ou de son représentant.
Ce qui différencie les deux modes de funérailles :
- Contrairement à l'inhumation d'un cercueil, la dégradation du corps est rapide.
- L'urne pourra être inhumée en pleine terre (enterrée) ou déposée dans une sépulture bâtie, comme pour un cercueil, mais il existe une alternative supplémentaire : celui de la dispersion des cendres.
La destination des cendres, ou plutôt d'un défunt en urne, représente souvent moins de soucis, de préparations, d'organisation et d'argent que celle d'un défunt en cercueil.
Qui peut choisir la crémation ?
Tout le monde peut choisir cette solution pour ses funérailles si c'est sa volonté.
Le choix de la crémation répond bien souvent à des motifs économiques, écologiques et philosophiques, ainsi qu'à la volonté anticipée du défunt de simplifier l'organisation des obsèques par sa famille.
En revanche, certaines religions interdisent cette pratique : le judaïsme, l'islam, les orthodoxes et certains protestants comme les adventistes et les presbytériens. La religion catholique accepte la crémation depuis 1963, tout comme la religion hindouiste.
L'organisation de la crémation
Formalités avant la crémation
La crémation d'un défunt doit se faire entre 24 heures et six jours après son décès (sauf sur demande de dérogation au préfet du département).
« La personne ayant qualité pour pourvoir aux funérailles », donc qui a un lien affectif et pas forcément de parenté avec le défunt, est la seule à pouvoir choisir la crémation en son nom : la volonté du défunt doit être respectée même si aucun document justificatif n'est exigé pour le prouver.
À noter : même en cas de crémation, le défunt peut, si cela était son choix, faire un don d'organe. Depuis le 1er janvier 2017, la personne qui refuse le don d'organe doit s'inscrire sur le registre des prélèvements, ou au moins exprimer son refus par écrit et confier le document à un proche si elle veut que sa volonté soit respectée.
Pour que la crémation puisse avoir lieu, le maire de la commune du lieu du décès ou de la mise en bière doit accorder un permis d'incinérer, délivré sur justificatifs :
- demande de la crémation par écrit du défunt ou du proche qui organise les obsèques ;
- acte de décès (on peut demander le permis d'incinérer au même moment) ;
- certificat médical mentionnant que le corps ne pose aucun problème médico-légal, absence d'appareil à pile, etc.
À prévoir pour la crémation
La crémation se fait obligatoirement avec un cercueil :
- dans un matériau combustible : en bois léger et peu onéreux (sapin, peuplier), en aggloméré ou en en fibres de cellulose (carton) ;
- à accessoires combustibles (poignées, emblèmes).
Bon à savoir : l’article R. 2213-25 du Code général des collectivités territoriales impose des caractéristiques « de résistance, d’étanchéité, de biodégradabilité du cercueil lorsqu'il est destiné à l’inhumation ». La référence à l’épaisseur du cercueil a disparu. Lorsque le corps a été placé dans un cercueil inadapté pour la crémation afin d'être transporté, le maire peut permettre la réouverture de ce cercueil afin de transférer le corps dans un cercueil composé de matériaux permettant la crémation (décret n° 2022-1127 du 5 août 2022 portant diverses mesures à la réglementation funéraire).
Autres démarches pour la crémation
La crémation est organisée, sur demande de la famille, par une entreprise de pompes funèbres. Celle-ci peut prendre en charge :
- le transport de corps jusqu'au crématorium ;
- l'accueil de la famille ;
- un accompagnement dans le protocole de funérailles ;
- l'organisation d'un moment de recueillement et de condoléances ;
- la mise à disposition d'un registre de signatures, etc.
Les étapes de la crémation
La crémation a lieu dans le crématorium le plus proche du lieu du décès : il est possible de transporter le corps si cela est nécessaire sur une longue distance.
Une cérémonie ou un service religieux peut avoir lieu au préalable, avec un temps de parole, un discours d'enterrement et un temps de recueillement.
Avant la crémation, le crématorium procède à l'identification du défunt et dépose à côté du cercueil un cachet en terre réfractaire afin de le retrouver ensuite dans les cendres.
La crémation dure environ 1 h 30 :
- la famille et les proches sont invités à ne pas assister à la crémation après leurs derniers adieux, mais ils peuvent se retrouver dans un salon annexe pour recevoir les condoléances ;
- les appareils du crématorium réduisent le cercueil et le corps en poussière : les cendres recueillies dans un « cendrier » sont le reste des os du défunt ;
- le cendrier est fermé par soudure ou scellement puis placé dans une urne.
Ensuite, on remet à la famille l'urne funéraire contenant les cendres avec les nom et prénoms du défunt, ses dates de naissance et de décès, ainsi que le nom du crématorium.
Crémation : les cendres après les obsèques
C'est à « la personne ayant qualité pour pourvoir aux funérailles » de choisir la destination des cendres, sauf si le défunt avait fait part de sa volonté à ce sujet. Que les cendres restent en urne ou soient dispersées, le lieu où elles reposeront est considéré comme une sépulture.
L'entreprise de pompes funèbres chargée des obsèques doit soumettre à la famille les différentes possibilités de destination des cendres. En cas d'indécision :
- Éviter les destinations irréversibles (dispersion) et opter pour l'inhumation dans le jardin de tombes cinéraires du terrain commun : c'est une solution gratuite pendant au moins 5 ans. Elle permet d'envisager une suite différente, tout en offrant un lieu de recueillement.
- Le crématorium dispose d'un local pour conserver provisoirement les cendres pendant 1 an maximum :
- Cela laisse le temps à la famille de réfléchir à la destination de l'urne ou des cendres.
- La famille doit récupérer l'urne au bout d'un an. Si ce n'est pas le cas, le crématorium les disperse dans le Jardin du souvenir du cimetière le plus proche.
Prix de la crémation : moins chère que l'inhumation
Organiser des obsèques par crémation est en principe moins coûteux que par inhumation. Les prestations proposées par les entreprises de pompes funèbres sont les suivantes :
- prix indicatif d'un cercueil : de 300 à 800 € selon les fournisseurs et les matériaux ;
- organisation des obsèques : variable selon les prestataires.
Si la personne décédée était sans ressources suffisantes et qu'elle avait exprimé le souhait de se faire incinérer, la mairie de la commune s'en charge gratuitement après autorisation du maire (article L.2223-27 du Code général des collectivités locales).
Bon à savoir : l'article 121 de la loi n° 2020-17212 du 29 décembre 2020 de finances pour 2021 a supprimé à compter de 2021 les taxes funéraires communales (sur les convois, les inhumations et les crémations). Elles étaient jusqu'alors perçues auprès des opérateurs funéraires qui les répercutaient sur les familles.
Aussi dans la rubrique :
Préparer les funérailles
Sommaire
- Respecter la volonté du défunt
- Choisir une entreprise de pompes funèbres
- Prévenir les proches du défunt
- Déterminer le mode de funérailles
- Organiser la cérémonie