L’écologie devient une préoccupation à tous les niveaux. La preuve, même les enterrements se veulent aujourd’hui de plus en plus respectueux de l’environnement. Mais concrètement, à quoi ressemble un enterrement écologique ? PagesConseils vous explique tout.
Le contexte des obsèques écologiques en France
Si les Français s’intéressent de plus en plus aux obsèques écologiques, c’est tout simplement en raison du poids des obsèques sur la planète. En effet, l’Homme impacte négativement l’environnement, même après son décès.
Impact des obsèques traditionnelles sur l'environnement
Quelques études mesurent l’impact des funérailles sur l’environnement. Elles restent encore rares. Une étude de 2017 commandée par les services funéraires de la Ville de Paris fait aujourd’hui encore référence. D’après ses auteurs, l’être humain produit des émissions de gaz à effet de serre après sa mort. Voici quelques chiffres pour vous en convaincre :
- une inhumation équivaut à :
- 11 % des émissions d’un Français moyen sur un an ;
- 4 023 km en voiture intermédiaire avec une seule personne ;
- 260 209 km en train.
- une crémation équivaut à :
- 3 % des émissions d’un Français moyen sur un an ;
- 1 124 km en voiture intermédiaire avec une seule personne ;
- 72 677 km en train.
- l’inhumation émet 3,6 fois plus de CO2 qu’une crémation ;
- le gaz produit 56 % des émissions de GES (gaz à effet de serre) d’une crémation ;
- le lieu de sépulture (pleine terre ou caveau) représente 88 % des impacts d’une inhumation.
Évolution de la tendance d'enterrements plus « responsables »
Traditionnellement en bois, le cercueil n’est pas réellement écologique. La conception des cercueils implique en effet d’abattre de nombreux arbres.
C’est pourquoi certains Français se tournent vers des matériaux plus responsables pour leur cercueil. Le carton est le matériau privilégié, avec un cercueil fabriqué à partir de carton recyclé et de colle naturelle à base de maïs et de pomme de terre.
Les obsèques écologiques permettent aussi de réaliser des économies, puisque le cercueil en carton se révèle moins cher que le cercueil en bois. De quoi faire baisser les coûts funéraires pour la famille du défunt.
Pratiques funéraires écologiques en France
S’il est préférable de choisir la crémation en raison de son impact moins important sur l’environnement qu’un enterrement, ce procédé reste très gourmand en énergie. PagesConseils fait un tour d’horizon des solutions plus naturelles à envisager.
Cimetières naturels
Avant d’aborder les alternatives à l’enterrement classique, vous devez savoir que, depuis 2017, les municipalités ne sont plus autorisées à utiliser de pesticides dans les cimetières.
Par ailleurs, la France développe peu à peu le cimetière vert. Il s’agit d’un espace dans lequel tout est biodégradable, du cercueil à l’urne funéraire. Avec un véritable impact positif sur l’environnement, cette tendance répond aux besoins des personnes souhaitant avoir une empreinte écologique plus faible après leur décès.
Alternatives à la crémation et à l'inhumation traditionnelles
Si l’usage du cercueil en carton se répand, l’urne devient elle aussi plus écologique.
L’urne biodégradable repose sur un système ingénieux. Une graine est plantée au-dessus des cendres du défunt. Elle s’y enracine. L’urne est ensuite placée en pleine terre, la graine va pouvoir s’y développer et faire pousser un arbre. Ce processus tout à fait naturel permet ensuite à la famille du défunt de venir se recueillir devant cet arbre.
De plus en plus pratiquée en France, la dispersion des cendres constitue aussi une solution écologique. Les cendres sont dispersées dans le lieu de votre choix, en respectant évidemment les règles en vigueur (en pleine nature, le lieu ne doit appartenir à personne et ne pas être clos).
Innovations et développements dans le funéraire écoresponsable
Le funéraire devient donc plus responsable en intégrant une solution biodégradable. Mais d’autres solutions émergent, en France comme à l’étranger.
Tombes naturelles et suppression du caveau
Si l’enterrement (ou inhumation) se montre moins écologique que la crémation, cela s’explique notamment par la pierre tombale. Pourquoi ne pas vous tourner vers des tombes plus naturelles, pour limiter les émissions de CO2 liées à la construction d’un monument funéraire ? La tombe naturelle prend la forme d’une tombe paysagère avec des végétaux (plantes, fleurs, etc.), mais aussi des pierres décoratives. Les pompes funèbres peuvent ensuite se charger de l’entretien, selon un contrat spécifique, ou laisser les familles entretenir la tombe elles-mêmes.
Autre possibilité : demander aux pompes funèbres de remplacer la tombe ou le monument funéraire par une simple stèle en bois, qui pourra être gravée à la mémoire du défunt.
Le caveau et le monument funéraire classique perdent ainsi peu à peu leur place dans les cimetières, notamment dans les cimetières écologiques.
Évolution des rituels funéraires
En France, seules la crémation et l’inhumation sont autorisées. Pourtant, il existe d’autres solutions pour un enterrement plus écologique. Certains pays étrangers commencent à les pratiquer.
- l’aquamation : il s’agit d’un processus consistant à placer le corps du défunt dans un cylindre rempli d’eau, de potassium et de sodium. Le tout est chauffé entre 90 et 180°C. L’aquamation dissout les chairs, les graisses, le sang et les ossements. À la fin de ce processus, il reste un liquide brunâtre et une poudre d’os.
- la promession consiste à plonger le corps du défunt dans de l’azote liquide. Le corps devient friable et se trouve réduit en particules fines. Ce mode de funérailles écologiques ne produit aucune vapeur toxique. La poudre obtenue est placée dans des urnes biodégradables.
- l’humusation s’appuie sur des micro-organismes pour réaliser un compost humain. Le corps est mélangé à des copeaux de bois et de la sciure dans un espace ventilé. Il est arrosé d’un mélange sucré pour la fermentation. Au bout d’un an environ, la dépouille devient de l’humus fertile grâce au processus d’humusation.