Pour l’enfant, la mort reste une notion très abstraite, qu’il s’agisse d’un père, d’une mère ou de tout autre défunt parmi ses proches. En tant que parent, vous avez pour mission d’accompagner vos enfants, afin de leur expliquer ce qu’implique un décès et les aider à faire leur deuil. Comment vous y prendre ? Suivez le guide.
Réaction des enfants face au deuil
Comme chez les adultes, la réaction des enfants face au deuil dépend de chaque personne. Comprendre les conséquences du décès, exprimer ses émotions : PagesConseils fait le point sur ce moment difficile et sur votre rôle en tant que parent pour accompagner votre enfant dans le processus de deuil.
Compréhension de la perte
La mort signifie peu de choses pour un enfant, d’autant plus s’il est confronté très jeune à un premier décès. Il reste pourtant nécessaire d’évoquer la mort avec ses enfants, dans l’idéal avant qu’elle ne survienne, pour mieux les aider à comprendre qu’ils ne reverront plus la personne décédée. L’objectif : bien faire la distinction entre la mort et le départ non définitif d’un proche.
Expression des émotions
Les enfants réagissent différemment face à la mort d’un proche. Tous auront de la peine, mais l’expression des émotions pourra prendre les formes suivantes :
- pleurs ;
- colère ;
- déni ;
- culpabilité ;
- sentiment d’abandon ;
- absence de réaction ;
- changement de comportement.
Soutien des parents et adultes de la famille
Le soutien des parents demeure essentiel pour aider l’enfant à comprendre les implications de la mort d’un membre de sa famille (parent, oncle, tante, grands-parents, etc.) ou d’un ami et ainsi l’accompagner dans son deuil.
Le rôle des parents dans l'accompagnement de l'enfant en deuil
Soyez très présent. Écoutez votre enfant s’il a envie de s’exprimer verbalement. S’il a besoin de plus d’attention et d’amour dans ces moments, là encore soyez à ses côtés. Observez-le et détectez des changements de comportement qui pourraient entraîner un impact sur son évolution et ses rapports aux autres.
Importance de la communication au sein de la famille
Communiquer : essentiel au sein de la famille ! Vous devez bien faire comprendre à l’enfant qu’il n’est pas responsable de cette mort. Expliquez-lui également que ce n’est pas parce qu’une personne est décédée que d’autres vont mourir immédiatement. Cela contribuera à ne pas développer une peur de l’abandon.
Si l’enfant vous pose des questions, répondez-lui. Ne le laissez pas dans l’incompréhension et soyez totalement transparent, en adaptant bien sûr votre discours à son âge.
Différences entre le deuil chez l'enfant et chez l'adolescent
Entre un enfant et un adolescent, la perception de la mort et de ses conséquences peut s’avérer très différente.
Compréhension différente de la mort
Si vous avez un très jeune enfant, commencez par échanger avec lui sur la signification de la vie et de la mort.
Avec un adolescent, la mort constitue un concept plus concret. Il entrera plus rapidement dans la phase de deuil.
Implications psychologiques distinctes
Généralement, un petit enfant va faire son deuil plus vite.
D’une part, il a moins eu le temps de connaître la personne décédée. D’autre part, il vit davantage dans l’instant présent. Avec une réaction plus proche de celle d'un adulte, un adolescent sera susceptible d’être plus impacté qu’un jeune enfant.
Si l’adolescent semble indifférent, il pourrait s’agir d’une solution de protection pour encaisser ce choc. Il risque de se renfermer sur lui-même et de refuser de confier sa peine par pudeur. Restez à ses côtés : il doit savoir que vous êtes présent en cas de besoin. Il peut aussi développer des comportements plus déviants : ne plus aller à l’école, se mettre à boire ou à consommer de l’alcool. Le besoin de vigilance sera donc d’autant plus grand avec un adolescent.
Bon à savoir : Les phases du deuil
Besoins en matière d'accompagnement
Dans une situation inédite et difficilement compréhensible pour lui, un enfant a besoin de réponses. L’accompagner l’aide à mieux appréhender le deuil, pour mieux faire face ensuite à de nouveaux décès. Rassurez-le, réconfortez-le et préservez une routine quotidienne pour que cette mort le perturbe le moins possible.
Vous avez un adolescent ? Respectez son deuil tout en restant présent. Partagez avec lui des souvenirs de la personne disparue s’il le souhaite. Si son comportement commence à changer, n’hésitez pas à faire appel aux services d’un professionnel (un psychologue ou un psychiatre), pour lui permettre d’exprimer ce qu’il ressent. Une solution à privilégier si vous ne parvenez plus à communiquer avec lui.
Impact du deuil pathologique chez l'enfant
Votre enfant ne parvient pas à surmonter la perte d’un proche ? Peut-être souffre-t-il de deuil pathologique.
Qu'est-ce que le deuil pathologique ?
Le deuil pathologique chez l’enfant se manifeste par certains symptômes liés à une mauvaise acceptation de la perte d’un proche (un père, une mère, un autre membre de la famille ou un ami). Les réactions liées à la souffrance endurée varient et prennent des formes graves dans certains cas.
Risques et complications liés au deuil pathologique
Si l’enfant ne parvient pas à faire son deuil, il peut se trouver dans une situation de « deuil bloqué ». In fine, l’enfant rencontre des difficultés à se construire et vit un épisode dépressif. Il perd le goût de la vie et n’éprouve plus aucun plaisir, dans aucune situation. Il peut aller jusqu’à penser au suicide.
Signes révélateurs du deuil pathologique chez l'enfant
Différents signes peuvent vous faire comprendre que votre jeune enfant se trouve incapable de faire face aux événements. Endeuillé, il va changer de comportement, une manière d’exprimer sa tristesse. Voici les signes à reconnaître :
- un niveau d’angoisse élevé ;
- une grande tristesse au quotidien ;
- des symptômes physiques (maux de ventre, de tête, éruptions cutanées,…)
- des épisodes maniaques ;
- des addictions. Il ne s’agit pas nécessairement d’alcool ou de drogue, mais par exemple d’une dépendance aux jeux vidéo ;
- une apathie complète. Contrairement à l’addiction, l’enfant ne s’intéresse plus à ses jeux ni à son entourage et ne pratique aucune activité ;
- un isolement ;
- des troubles du sommeil ;
- un manque d’attention à l’école et des résultats scolaires en baisse ;
- une évocation constante du défunt ;
- une difficulté à accepter la séparation et une peur de l’abandon.
Si vous constatez des signaux de ce type, rapprochez-vous d’un professionnel sans tarder pour surmonter ensemble cette épreuve.